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Mais cela aussi, Socrate pense qu’il a de bonnes raisons de l’affirmer. Voir Mémorables III, 8, où Aristippe à son tour met les opinions de Socrate à l’épreuve (ἐλέγχειν), après avoir été soumis à la même épreuve par Socrate  ; et IV, 4, lors d’un entretien entre Socrate et Hippias, après la protestation d’Hippias contre le fait que Socrate interroge les autres sans qu’il ne formule aucune opinion propre (§9), Socrate entame une définition de la justice, et Hippias joue alors le rôle de Socrate en examinant cette définition. Manifestement, ils ont créé une sorte de culte ou de «  fratrie », ainsi qu’une forme de vie en communauté. Les arguments que je viens d’évoquer montrent pourtant que la position et l’attitude de Socrate ne sont pas aussi intéressées qu’elles le paraissent. 1 Cet article est paru originellement dans Scott, D., (ed.) La place me manque pour discuter ce point ici, mais un examen des contextes de tous les passages auxquels Vlastos renvoie pour montrer que Socrate adhère à ce principe montre en réalité qu’il s’agit de situations précises, dont le caractère très particulier explique pourquoi Socrate y insiste (raisonnablement), et seulement dans ces situations. Il donne donc l’impression dans l’Apologie que son activité philosophique ne consiste qu’en deux choses  : réfuter les fausses prétentions au savoir, et exhorter chacun à se soucier davantage de son âme et de la vertu, plutôt que de la richesse, de la gloire, du pouvoir politique, du statut social, etc. 15 On doit considérer que Socrate est tout à fait sérieux lorsqu’il déclare être privé de cette capacité. Programme. Corrigé de l'introduction . La définition classique de la démocratie, c'est « le gouvernement du peuple par le peuple » ; mais, une fois qu'on a dit ça , on s'aperçoit que l'application concrète pose des . Sans être tout à fait cohérent (si l’on considère qu’un philosophe est, littéralement, un chercheur de sagesse et conséquent ne peut l’avoir déjà atteinte), Sénèque qualifie les autres héros stoïciens (Socrate y compris) aussi bien de philosophe que de sage. Ce sont les répondants qui, en acceptant présomptueusement de discuter cette thèse avec Socrate, doivent répondre aux questions qui s’ensuivent après avoir approuvé ou refusé des prémisses supplémentaires que le questionneur lui a soumises. With a growing open access offering, Wiley is committed to the widest possible dissemination of and access to the content we publish and supports all sustainable models of access. Voilà cependant ce qu’il aurait sans doute pensé  : quiconque agit de cette manière mais se contente de vivre conformément au système de valeurs qu’il a examiné auparavant ne prend pas assez au sérieux l’engagement à suivre la raison comme guide pour mener sa vie. Les limites de la philosophie par 0. J.-C.), Apologie 42, où l’on dit même de Varron qu’il est philosophe  ! 15Venons-en maintenant à ces deux faces qui caractérisent les raisons pour lesquelles Socrate pense que se soucier vraiment du bien de l’âme implique une pratique constante de la philosophie. En réalité, comment peut-il être sûr (étant données ses croyances sur tel point et à tel moment) qu’une expérience insolite, la sienne ou celle d’autrui, ne le forcera pas à considérer rationnellement ne fusse qu’un instant qu’elle constitue une raison de douter de cette idée  ? Mais il y a aussi un aspect positif de la piété que Socrate revendique dans sa défense. (Je remercie Robert Kaster pour son aide sur ce point). Alexander Nehamas m’a fait part d’une série de commentaires et de critiques d’une grande finesse, à chaque étape d’élaboration de cet article. 2Nous sommes aujourd’hui bien conscients de cette dimension de la philosophie ancienne, et cela pour une grande part grâce aux travaux du chercheur français Pierre Hadot dans les années 1960, spécialiste de Plotin et du néo-platonisme  ; pour lui, elle est l’essence de toute la philosophie ancienne, depuis ses origines présocratiques jusqu’à sa fin, avec les derniers platonisants païens du VIe siècle après J.-C.2. Et lui de même. indiquée dans l’apparat critique plutôt que le texte édité). Our core businesses produce scientific, technical, medical, and scholarly journals, reference works, books, database services, and advertising; professional books, subscription products, certification and training services and online applications; and education content and services including integrated online teaching and learning resources for undergraduate and graduate students and lifelong learners. Il put ainsi établir cet usage, et faire échouer la contre-offensive menée par l’arrière-garde d’Isocrate à la même période pour réserver le terme à l’individu qui comme lui se livrait à l’étude de la culture générale, qui, pour une grande part, consistait en une connaissance détaillée de l’histoire grecque et qui comprenait surtout l’art de bien parler et de composer des discours - capacités qui assurément étaient utiles. Ces orientations viennent du fait que l’individu accepte, par un raisonnement philosophique en vue de la vérité, certaines idées que ces écoles philosophiques soutiennent, en tant que c’est là ce qu’il convient de penser sur les valeurs et les actions si l’on use de sa raison pleinement et correctement. L’incapacité de ces prétendus savants à subir cette épreuve le conduisait à affirmer qu’ils n’étaient pas savants. La philosophie interdisait une telle conception. Ils suggèrent donc qu’ils y ont réfléchi (peut-être alors pour la première fois), en sont convaincus, et sont donc prêts à en examiner et à en accepter les conséquences. Il ajoute que le jury, en tant que représentant du peuple athénien, devrait trouver qu’il est dans son intérêt qu’il continue plutôt qu’il ne cesse. On doit donc élargir l’horizon de l’examen. 24Ainsi, à proprement parler, toutes les opinions qui sont exprimées et tous les engagements qui sont pris dans le cadre de cet échange de questions et de réponses - c’est-à-dire l’entretien dialectique auquel Socrate consacre sa vie de philosophe - sont ceux du répondant, et non du questionneur. En effet, la philosophie s'intéresse à toutes les activités de l'esprit : l'art, la religion, la science, la morale… c'est-à-dire elle s'intéresse à tous les problèmes fondamentaux et relatifs à la culture humaine, tandis que la science se limite à l'étude des objets, notamment ceux qui sont d'ordre matériel. Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contact – Crédits – Flux de syndication, Politique de confidentialité – Gestion des cookies, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, 5. Pour en trouver la solution, il faut d'abord définir la science. Mais qu’il nous suffise pour ce qui concerne la philosophie de Socrate comme manière de vivre de dire que selon lui, de quelque manière qu’on s’efforce de l’expliquer clairement, la vie de raison, la vie de philosophie, implique que l’on pratique les vertus sociales qui étaient reconnues et estimées à Athènes et dans d’autres cités grecques (et bien entendu chez nous aussi)  : en particulier la justice, mais aussi le courage physique et moral, l’honnêteté, le contrôle de soi, le respect d’autrui, une attitude amicale et bienveillante envers tous ceux que l’on rencontre, etc. Comme tel, le philosophe est souvent vécu comme une offense vivante par tous ceux qui veulent se sentir au chaud dans leurs certitudes. En ce qui concerne le second argument, Socrate semble imiter les orateurs du IVe siècle qui lorsqu’ils plaidaient essayaient parfois de convaincre le jury qu’il était dans l’intérêt des Athéniens de voter en leur faveur (Voir par exemple Lysias I, 34-36 et Démosthène XXI, 219-224, et l’analyse de Harvey Yunis, «  The Rhetoric of Law in Fourth-Century Athens », in M. Gagarin & D. Cohen (éditeurs), The Cambridge Companion to Ancient Greek Law, Cambridge, Cambridge University Press, 2005, p. 191-208, et en particulier p. 204-208. Elle doit poser, par exemple, clairement la question des impacts sociaux de la collecte, de la manipulation et la distribution des données de masse. 21Socrate ne se reconnaissait dans aucune de ces positions. Elle rend donc l'homme responsable de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires. et accepte de ne voir dans l'humanisme ou la philosophie scienti-fiques qu'un accès, une contribution à la philosophie et à l'huma-nisme traditionnels. Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse Tél : 05.61.42.14.40 Email : [email protected] Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-229 CONNAISSANCE DE SOI ET PHILOSOPHIE De l'importance de la connaissance de soi en philosophie conférence d . Il peut en tirer beaucoup. On pourrait penser en effet qu’un certain temps de pratique de l’examen de soi-même et des opinions d’autrui suffit. Chacun doit donc se tenir prêt à affronter les objections qui pourraient être portées sur chacune des idées qu’il a soigneusement examinées et dont il est intimement convaincu. Celles des . On pourrait alors mettre un terme à cette pratique continue du raisonnement et de l’examen philosophiques, et commencer à vivre enfin, certain que son propre point de vue, formé et confirmé par ce moyen, a été établi sur une base rationnelle solide et qu’il a été avalisé par la raison elle-même. Ceux qui déclarent aspirer à l’amitié, à la modération ou à un autre bien de valeur dont ils sont suffisamment convaincus pour dire ce qu’ils en pensent dans l’entretien, auraient dû réfléchir plus attentivement à l’objet qu’ils poursuivent afin de pouvoir en parler de manière satisfaisante. Dans la République, c’est pour s’assurer que Thrasymaque ne pourra pas l’accuser encore une fois de jouer sur les mots dans son raisonnement que Socrate fait en sorte qu’il déclare franchement que ce qu’il accordait au sujet du fait de «  gouverner » dans d’autres contextes non-politiques reflétait vraiment sa croyance, c’est-à-dire était vraiment ce qu’il voulait dire. En revanche celui qui voudrait soutenir la conception de Socrate sur l’importance de l’âme ne pourrait pas vivre autrement qu’en se conformant à ses propres valeurs et engagements. 7 Apologie de Socrate, 19d, 30a-b  ; Xénophon, Mémorables I, 1, 16. 20, l. 5  ; Hippocrate, L’Ancienne médecine, texte établi et traduit par J. Jouanna, Paris, Les Belles Lettres, 1990). Le programme a certes changé mais il existe toute de même quelques similitudes avec la nouvelle épreuve. 12Voilà comment Calliclès dans le Gorgias de Platon, si on adopte un regard plus bienveillant que le sien, considérait la philosophie  : on doit faire de la philosophie lorsqu’on est jeune, mais vient un moment où cette pratique est suffisante  ; libre à chacun de se tourner vers une autre profession, vraiment importante cette fois et qui en vaut la peine, en ne laissant derrière soi qu’un engagement occasionnel ou auxiliaire dans l’étude de la philosophie et dans la discussion13. Il avait certainement beaucoup médité sur les problèmes qu’il adressait ensuite aux autres (notamment grâce aux précédents entretiens). toutes sortes d'images et de métaphores empruntées aux mathématiques, à la physique ou à la philosophie, de la fractale au rhizome deleuzien en passant par la paroi osmotique. qui pourtant semblent d'égale importance. Cette conception ne prévalait pas, si tant est qu’elle existait, à toutes les époques ou chez tous les auteurs. La version définitive de ce travail doit beaucoup à ses précieuses objections et suggestions. Même si le rôle qu’il prête à l’oracle de Delphes à la fin de sa vie est purement rétrospectif, sa déclaration n’est pas seulement une esquive rhétorique. Le Théétète n’est pas un dialogue socratique (au sens où j’entends cette expression)  ; pourtant à un moment du texte le personnage de Socrate fait référence au «  reproche qu’on lui fait communément » - «  de toujours poser des questions aux autres et de ne rien produire20 [lui]-même sur aucun sujet » (150c4-7). Les philosophes de l’antiquité se distinguaient du reste des hommes précisément par leur manière de vivre, et se distinguaient même de ceux qui s’engageaient dans des carrières de professeurs ou d’autres professions intellectuelles, par exemple la médecine ou les mathématiques. L'âme, puissance pratique et politique, Socrate et la philosophie comme manière de vivre, Les Formes platoniciennes dans l'Antiquité tardive, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, https://doi.org/10.4000/etudesplatoniciennes.918, Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Catalogue des 566 revues. Ou bien ils pensent déjà connaître la réponse (c’est-à-dire sont sages) - comme ceux qu’il est allé rencontrer pour vérifier l’oracle (Apologie, 21b sq.) Ainsi, Platon s’aligne sur un usage déjà établi du terme pour désigner ceux qui sont versés dans le raisonnement logique et sont disposés à suivre leur raison, en vue de la vérité et où qu’elle mène, quand bien même elle heurterait la coutume et l’expérience. Il déclare que Caton «  a été admiré par la postérité comme un philosophe » (Hadot, Qu’est que la philosophie antique  ? En tous les cas, la figure philosophique de Socrate qui mène une vie philosophique, telle que les écrits des socratiques en particulier la reflètent, a joué sans aucun doute un rôle décisif dans l’importance que cette conception a eu dans la philosophie à la période hellénistique et plus tard encore dans la philosophie ancienne. Il se contente de dire de ces jeunes hommes qui s’assemblaient autour de lui qu’ils assistaient à la mise à l’épreuve et à la réfutation du savant autoproclamé, qu’ils y prenaient plaisir, puis qu’ils s’en allaient et s’essayaient à réfuter les autres de la même manière (23c, 33c) - peut-être même leurs propres parents bien que Socrate, bien entendu, ne le dise pas. 30Le terme «  vertu » ici, du fait que Socrate mentionne juste avant (29b6-7) le mal que représente l’action injuste, renvoie à la justice et aux autres vertus traditionnelles. Pierre Hadot affirme que l’adhésion de l’individu aux doctrines de telle ou telle école procède nécessairement d’un «  choix existentiel »8. Or, il est impossible que Socrate ait voulu dire cela aux Athéniens. Merten. Plusieurs sujets sont présentés et analysés : les notions de biopolitique et de biopouvoir (Judith Revel), la philosophie politique et le corps humain (Anne Brunon-Ernst), la bioéthique féministe (Donna Dickenson), les neurosciences et l'éthique (Hervé Chneiweiss), l'éthique Le savoir ou la sagesse doit être inébranlable  ; mais il serait très imprudent – on irait alors à l’encontre la raison elle-même – de prétendre savoir de manière tout aussi inébranlable ce qui est bon et mauvais pour l’homme. La morale comporte une dimension pratique, en ce qu'elle permet de savoir immédiatement ce qui est bien et ce qui est mal dans une société donnée. Ce n'est pourtant pas le cas. Mais le jury devait ne pas l’avoir cru la première fois et vota donc pour le condamner. Mais ce n’est pas exact. Wiley is a global provider of content and content-enabled workflow solutions in areas of scientific, technical, medical, and scholarly research; professional development; and education. çon de voir les choses » s'exclameront certains. Mon Socrate est donc le Socrate historique au sens où, suppose-t-on, il est représenté dans certains dialogues de Platon, dans les dialogues de Xénophon et de ceux qu’on appelle communément les socratiques «  mineurs ». Rien qui soit existentiel ne préside aux conceptions ou orientations philosophiques qui pourraient qualifier un philosophe de l’antiquité dans la tradition ultérieure (par exemple un platonicien ou un aristotélicien, un stoïcien, un épicurien ou un sceptique). 14 Sénèque, De la constance du sage 2,1-3  ; 7, 1  ; De la Providence 2,7. Juste avant, Socrate a simplement demandé à Protagoras de tenir sérieusement son rôle dans l’entretien  : à savoir parler pour lui-même, en expliquant, justifiant et poursuivant jusqu’au bout les conséquences de l’opinion à laquelle il a auparavant donné son suffrage. J’ai dit que pour Socrate la santé de l’âme dépend de la capacité de chacun à comprendre, à expliquer et à justifier devant les autres et pour soi-même, et cela avec fermeté et minutie, grâce à l’argumentation et à l’analyse, ses propres valeurs et engagements. La naissance de la philosophie arabe et/ou de la « falsafa ». 9La philosophie de Socrate comme manière de vivre se distingue de toutes les conceptions ultérieures par le fait qu’il a passé sa vie à examiner sans relâche les idées morales des autres tout en s’examinant lui-même9. Et il en va de même, pensait-il, pour tout prétendant au savoir. Le philosophe Hans-Georg Gadamer insiste à son tour sur le caractère unique de cet événement dans l'histoire de l'humanité: « Quand il s'agit de science, écrit-il, la nécessité s'impose de réfléchir à l'Europe, à l'unité de celle-ci, et à son rôle dans le dialogue mondial où . Le chemin que chacun aurait parcouru dans la philosophie, les engagements qu’il se serait efforcé de justifier, tout cela transparaîtrait de bien des manières dans sa vie, et il ne serait pas absurde d’appeler cette vie une vie philosophique.

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